Le clocher de l’église de Gassin a vraisemblablement été utilisé comme tour de guet avant l’érection de l’église, au XVIe siècle. Jusqu’à la révolution, le clocher possédait des créneaux, confirmant l’usage de la tour comme élément de défense du village médiéval. Ils ont été détruits à la révolution, réinstallés par la suite, et à nouveau enlevés à la fin du XXe siècle. Le clocher est bâti sur les rochers, ce qui rappelle l’étymologie de Gassin, qui viendrait du pré-indoeuropéen –kar (« pierre perchée ») et –sen (« bâti sur un rocher »).
Le clocher à la fin du XIXe siècle.
La vue depuis le haut du clocher est époustouflante, offrant une vision à 360 ° sur la mer, depuis la baie de Cannes jusqu’aux îles d’Or, et sur la forêt des Maures.
Vue du côté nord-est, vers le golfe de Saint-Tropez
Le clocher se trouve à 212,79 mètres. À son point le plus bas, du côté de la place de l’Église, il se situe à 195,66 mètres. Il mesure donc 17,13 mètres.
17 mètres, ça correspond à quoi ?
Les baleines à bosse les plus grandes peuvent atteindre 17 mètres :
17 mètres, c’est la longueur du voilier Contest 55CS :
DR
C’est aussi la hauteur de la statue de Gomateshvara (ou de Bahubali), considérée comme la statue monolithique (réalisée dans le même bloc de pierre, ici du granite) du monde. Elle représente Gomateshvara, l’une des figures importantes du jaïnisme, une religion qui se rapproche de l’hindouisme, du bouddhisme et du sikhisme. Sculptée en 983, elle est accessible par un escalier qui compte 614 marches !
Si elle possède la plus petite rue du monde, la commune de Gassin n’est pas et n’a jamais été la plus grande commune de France.
L’origine de cette mauvaise information n’est pas connue, mais elle facilement vérifiable… D’autant qu’il n’y a pas besoin d’aller très loin pour trouver des communes possédant une superficie plus importante.
La commune de Gassin a connu quelques modifications au cours des siècles. Au XIXe siècle, un lai de mer a été rattaché à Cogolin, pour permettre à ce village un accès à la Méditerranée. En 1929, le hameau de Cavalaire, au sud-ouest est détaché de la commune puis, en 1934, celui de La Croix. Gassin perd alors 16,7 et 22,3 km².
Évolution du territoire de Gassin du XVIIIe siècle, au moment de sa plus grande extension à nos jours, après la cession du lai de mer à Cogolin et le détachement de deux secteurs érigés en communes : Cavalaire et La Croix.
Tout d’abord, dans le golfe de Saint-Tropez, Sainte-Maxime s’étend sur plus de 80 km² et la Garde-Freinet dépasse les 76 km². Même avant le détachement des hameaux de Cavalaire (1929) et La Croix (1934) Gassin totalisait 63,76 km².
Nom
Superficie avant 1950 (km²)
Superficie actuelle (km²)
Sainte-Maxime
81,61
81,61
La Garde-Freinet
76,64
76,64
Gassin
63,76
24,74
Cavalaire-sur-Mer
16,74
La Croix-Valmer
22,28
La Môle
52,11
45,28
Rayol-Canadel-sur-Mer
6,83
Grimaud
44,58
44,58
Le Plan-de-la-Tour
36,8
36,8
Ramatuelle
35,57
35,57
Cogolin
27,93
27,93
Saint-Tropez
11,18
11,18
La commune française la plus étendue se trouve en Guyane, il s’agit de Maripasoula, dont le territoire atteint 18 360 km². La commune de Yatéen Nouvelle-Calédonie s’étend elle sur 1 338 km².
Plus près de nous, dans l’Hexagone, c’est la commune provençale d’Arles qui détient le record avec 758,93 km², soit près de deux fois la surface du golfe de Saint-Tropez et ses douze communes. Dans le Var encore, de nombreuses communes sont très étendues, et plus que Gassin a son maximum : Signes (133 km²), Hyères (132 km²), Aiguines (114 km²), Collobrières (113 km²), Roquebrune-sur-Argens (106 km²), Fréjus (102 km²), Bormes-les-Mimosas et Rians (97 km²) et Saint-Raphaël (90 km²).
Julien Féron est né le 14 septembre 1864 dans le village de Saint-Jean-du-Cardonnay en Normandie, au sein d’une famille aisée. Il s’illustre dans sa jeunesse en obtenant des prix en dessin. Suivant les envies de ses parents, il entreprend des études d’ingénieur avant et son père lui achète un fonds de commerce dans la petite commune du Houlme. Il devient un important négociant en alcool de la vallée du Cailly, mais les affaires l’intéressent peu ; il confie la direction de la société à sa femme, une Alsacienne réfugiée après la défaite de 1870.
Il fréquente les expositions de peinture à Rouen et Paris et commence à peindre en 1898, en autodidacte. Sa fortune lui permet de se créer un vaste atelier dans sa propriété. Via l’acteur et collectionneur d’art Dorival, qui s’intéresse à ses peintures, il fait la connaissance d’Armand Guillaumin en 1904. Les deux peintres deviennent amis. Guillaumin vient travailler dans l’atelier de Féron au Houlme tandis que Féron se rend à trois reprises dans l’atelier de Guillaumin dans le Limousin. Après 1910, ils n’auront plus l’occasion de se voir, mais ils restent en contact épistolaire.
Surnommé jusque-là « le peintre des pommiers en fleurs », Julien Féron se renouvelle en peignant les paysages de Crozant dans le Creuse.
Sa notoriété s’étend et il fonde en 1907, avec d’autres peintres normands comme Robert Antoine Pinchon, Pierre Dumont, Eugène Tirvert, Marcel Couchaux et Pierre Hodé, le groupe des XXX, puis la Société de peinture moderne. Sa maison du Houlme devient un lieu de rencontre pour les peintres.
Père de six enfants, ce notable s’investit dans la vie de sa commune du Houlme dont il est le maire de 1912 à 1924. Il y réalise et finance des logements ouvriers. Il préside également la société de gymnastique l’Avenir du Houlme.
Julien Féron voyage en Tunisie, en Algérie, sans que cela influence son œuvre. Il s’installe à Paris, qu’il quitte après la mort tragique de son fils par suicide.
Une autre vie à Gassin
Il se rend dans le sud de la France après ce terrible drame, à l’invitation d’Emmanuel Bénézit, à Hyères. Il parcourt l’arrière-pays et découvre le village perché de Gassin, ses paysages et ses amandiers.
Il tombe sous le charme et y achète peu après une maison de village et revient durant huit ans pendant deux mois. En 1934, sa santé décline et ne lui permet plus de voyager. Il continuera à se rendre à Paris jusqu’à ses derniers jours pour voir des expositions et visiter les collections du Musée du Louvre.
Tenté par l’impressionnisme puis inspiré par le fauvisme, sa peinture est influencée par sa rencontre avec Guillaumin durant de nombreuses années. Il s’en détache dans les années 1910 et ses peintures sont caractérisées par leurs belles couleurs.
Chemin près de Gassin, huile sur toile, 38 x 52 cm.
À rebours de nombre d’artistes, ce ne sont pas les côtes provençales qui l’attirent, mais l’arrière-pays où s’épanouit la nature. Rattaché à l’école de Crozant, ce coloriste est proche des fauves ; son traitement de l’espace et les ciels s’apparente à celui des impressionnistes. Ciel, nature, couleurs : il ne pouvait que se plaire à Gassin, niché au cœur du massif des Maures, où il a également peint des éléments architecturaux notables, comme l’église Notre-Dame-de-l’Assomption.
Ruisseau et sous bois, huile sur toile, 73 x 60 cm.Gassin, huile sur toile, 38 x 55 cm.Paysage près de Gassin, huile sur toile.
Il tire ses origines dans le lointain passé du village, à l’époque médiévale, quand Gassin avait pour co-seigneur et seigneur principal la famille de Castellane.
La communauté du lieu de Gassin s’est appropriée les armes du seigneur et les a adaptées, en incorporant ses couleurs, le jaune et le bleu.
Armorial général de France, dressé, en vertu de l’édit de 1696, par Charles d’Hozier, Provence, I, (source : Bibliothèque nationale de France).
Le blason se décrit ainsi :
« d’azur à un château donjonné de trois tours d’argent, maçonné de sable »
La communauté de Gassin, puis la commune, a également repris à la famille de Castellane, l’une des plus vieilles familles provençales, sa devise :
« May d’honour que d’honours »
Elle se traduit en français par : « mieux vaut l’honneur que les honneurs ».
Les tenants et enjolivements
Le blason historique de la commune n’a pas de tenants. Parfois, par erreur, les tenants de la famille de Castellane, deux sauvages, sont utilisés. Des branches de lauriers sont utilisées pour décorer le blason de la mairie.
Une couronne agrémente également le blason communal. Elle reprend la couronne municipale créée par L. de Bresc pour remplacer la couronne comtale.
Des blasons personnels
Certains habitants possédaient leur propre blason. C’est le cas de plusieurs membres de la famille Germondy, qui comptait dans ses rangs des notaires royaux.
Blason de Jean Germondy, notaire de GassinBlason de François Roux, bourgeois de GassinBlason de Michel Tornel, marchand à GassinBlason de Louis Germondy, bourgeois de GassinBlason de Nicolas Gras, bourgeois de GassinHonoré Germondy de Pierre, bourgeois de GassinBlason de Pierre Germondy, bourgeois de Gassin (écrit par erreur Grassin)